La grande terreur de 1937

La grande terreur de 1937

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En 1937, une folie meurtrière s'était emparée de Staline et de l'exécuteur des hautes oeuvres, Egov, commissaire de la Sécurité. L'ennemi, affirmait Staline devient d'autant plus virulent que la société s'approche d'avantage du stade final, l'ère communiste. Il fallait frapper tous les ennemis, où qu'ils se trouvent.

 

Staline : "Fusiller immédiatement."

La terreur fut déclenchée par un acte personnel de Staline sous forme de résolution de la session du Politburo en date du 2 juillet 1937. Ordre était donnée à tous les échelons de la direction du parti d'arrêter à nouveau les anciens détenus, koulaks, ministres du culte, prisonniers politiques, "afin de fusiller immédiatement les éléments les plus nuisibles sous forme de mesure administrative prise à leur encontre par les troïkas " Celles-ci disposaient de quinze jours  pour établir le chiffre personnel des personnes à fusiller (première catégorie) ou à envoyer en exil (deuxième catégorie). L'ordre est signé : Staline.

L'ordre d'exécution n° 00447 signé par Ejov, "narkom " des affaires intérieures, en date du 30 juillet 1937, fixait le début des opérations au 5 août 1937 et en détaillant les modalités et les victimes: anciens koulaks, "hommes d'Eglise se trouvant actuellement dans les prisons, les camps, aux travaux forcés, dans les colonies de travail" Sont concernés également  tous les contingents d'anciens condamnés qui se trouvent actuellement à la campagne, en ville, dans les entreprises.

Les exécutions commencèrent aussitôt. A Boutovo, à moins de 30 km de Moscou au sud du centre de Moscou, un polygone de tir avait été aménagé, pour faire croire à la population, dûment tenue à l'écart, qu'il s'agissait d'exercices de tir sur un terrain militaire. Les condamnés à mort étaient amenés dans des camions fermés de quarante à cinquante hommes, fusillés au rythme de 300-400 par jour. L'historien Miltchakov qui, en 1990, avait commencé à publier dans "Moscou-Soir" les résultats de ses recherches sur les charniers  et fosses communes, à partir des listes du KGB, affirme dans ce journal  du 26 février 1991 que environ 300.000 victimes sont enfouies dans les fosses communes de Boutovo, dont 20.762 pour la période du 8 août 1937 au 19 octobre 1938. Parmi eux, l'Eglise orthodoxe compte le Métropolite Seraphim (Tchitchagov) canonisé par le concile des évêques russes 16-25 février 1997. Une croix s'élève aujourd'hui dans une clairière de ce lieu sinistre, dressée  par Mémorial le 9 mai 1995. L'archevêque Serge de Solnechogosrk vicaire de Moscou, fit une allocution qui étonna plus d'un : " Les uns ont tué et emprisonné, les autres ont dénoncé, les troisièmes ont souffert et ont disparu."

Les purges dûment exécutées, la machine d'extermination avait toujours besoin de sang. L'on assista alors à un phénomène qu'on à peine à croire : des diverses régions, les secrétaires du Parti, auxquels ont avait assigné un nombre fixe d'exécutions, en redemandaient encore et par télégramme priaient Staline  d'autoriser l'augmentation des chiffres fixés. A la région d'Omsk avaient été assignés trois mille exécutions. Le Secrétaire du Parti demanda d'élever le chiffre jusqu'à huit mille. Et Staline accorda "cette faveur" en apposant sa signature, condamnant ainsi à mort huit mille personnes inconnues de lui, pour un motif ignoré de même.

Les "Izvestia du 3 avril 1996 publient neuf documents de même nature. Celui d'Omsk est le seul à porter l'ordre d'exécution de Staline à Ejov. 

Du 1er octobre 1936 au 30 septembre 1938; le Collège militaire prononça 36.157 condamnations dont 30. 514  à mort et 5.643  à des peines de prison. Mais ce nombre impressionnant ne représente qu'une infime minorité de condamnés. Aussi ne faut-il nous étonner que le plus grand nombre des prêtres catholiques qui étaient encore en vie dans les isolateurs à Solovki, aux camps ou en exil furent alors exécutés. A Solovki, 32 prêtres furent condamnés à mort et fusillés, après avoir été transférés sur le continent. (Voir le tableau pages 158 du livre employé)

Ainsi présentés Cette liste semble rappeler les noms gravés sur les monuments aux morts de la guerre 1914-1918, qui figurent sur les place communales de vos villages, alors qu'il s'agit non ici de soldats tombés au champ d'honneur, mais de prêtres morts, dit le procès de 1932, " pour avoir organisé des cérémonies religieuses et des célébrations liturgiques". A ces noms il faudrait ajouter Mgr Féodoroff le courageux pasteur des Russes catholiques mort dans la solitude à Viatka (Kirov) le 7 mars 1935

 

 

 



29/01/2016
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