Les Eglise catholiques orientales à l'honneur

(article du bulletin paroissial de la paroisse catholique saint Irénée de Lyon mars 2012)

Le pape Benoît XVI a procédé en février à la création de  nouveaux cardinaux. Parmi eux relevons deux "orientaux" Mgr Georges Alencherry, archevêque majeur d'Ermajulam-Angamaly des syro-malabars (Inde) et Mgr Lucian Muresan, archevêque maheur de Fagaras et Alba Julia (Roumanie). L'Eglise syro-malabare tire ses origines de l'apostolat de l'apôtre saint Thomas. Elle était en relation avec les Eglises syriaques orientales qui l'ont marquée pour ses traditions spirituelles et liturgiques. Les missionnaires portugais ont découvert son existence au XVIe s. et ont tenté de les latiniser.  A la fin du XIXe s. l'Eglise syro-malabare est réorganisée, dotée d'évêques de son rite et de sa nation. En 1992 le pape Jean-Paul II a élevé cett Eglise au statut d'Eglise de droit propre présidée par un archevêque majeur. Elle compte selon les statistiques de 2010  17 diocèses, essentiellement en Inde, regroupant plus de 3.800.000 fidèles, 40 évêques, 2 744 paroisses, 3 251 prêtres diocésains, 2 481 religieux, 32 400 religieuses et plkus de 1000 séminaristes.

L'Eglise gréco-catholique roumaine  qui est de rite byzantin, toujours d'après les statistiques de 2010 compte six diocèses pour 700 000 fidèles desservis par huit évêques à travers 1 233  paroisses, 779 prêtres diocésains, 40 religieux, 273 religieuses et 204 séminaristes.

L'archevêque majeur roumain, qui ne peut être électeur du pape, il est âgé de 81 ans a été honoré "pasteur d'une Eglise particulièrement vénérable" selon le témoignage du pape Benoît XVI.

Mgr Lucian Muresan voulait être prêtre déjà quand il était jeune homme. La liquidation en 1948 des structures officielles de l'Eglise gréco-catholique, existantes depuis 1698, a bouleversé ses projets.

La vie de l'archevêque Muresan est une exceptionelle et belle page de fidélité envers le successeur de Pierre. Il est né le 23 mai 1931 dans le village de Fernez, désormais absorbé par la ville de Baia Mare. Il était le neuvième d'une famille gréco-catholique de douze enfants . A l'époque de la dictature communiste, il alliait les études dans une école de tapisserie avec une préparation clandestine au sacerdoce.

Pendant le service militaire, il a été dirigé à l'école d'officiers de l'aviation dont on l'expulsa quand il s'est avéré qu'il était gréco-catholique. On l'envoya sur le chantier d'une usine hydro-électrique à Bicaz.

Il a poursuivi son cursus au grand séminaire de rite latin, mais pendant l'année scolaire 1958-59

il a été obligé de quitter l'établissement pour éviter des répressions envers d'autres étudiants et des autorités ecclésiastiques. Il s'est retrouvé parmi les personnes particulièrement suivies par la si tristement réputée Securitate. Pendant une année, il n'a pu trouver aucun travail. Les dix années suivantes, il a travaillé dans des carrières. Malgré les difficultés, il a obtenu une licence de théologie. Le 19 décembre 1964 il a été secrètement ordonné prêtre par l'évêque Dragomir, relâché depuis peu de  prison.

Les années suivantes, il a pratiqué clandestinement son apostolat sacerdotal travaillant parallèlement d'abord dans les carrières déjà citées, puis dans l'administration d'entretien des routes et des ponts. Il y est resté jusqu'à sa retraite en 1990.

Le 14 mars 1990 Jean-Paul II le nommait évêque de Maramures avec résidence à Baia-Mare. Il a été sacré évêque par le cardinal Alexandru Todea. Le 14 juillet 1994 Jean-Paul II le nommait archevêque de Fagaras et Alba Julia avec résidence à Blaj. Le 16 décembre 2005 Benoït XVI a élevé l'archidiocèse au rang d'archevêché majeur et Mgr Muresans à la dignité d'archevêque majeur A trois reprises, entre 1998 et 2001, 2004 et 2007 et depuis 2010 il a été élu président de l'épicopat catholique de Roumanie.